04 mars, 2014

L’OPPOSITION VÉNÉZUÉLIENNE EN PROIE À SES VIEUX DÉMONS

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UN GROUPE DE MOTOCYCLISTES ONT PARCOURU AUJOURD'HUI LUNDI 24 FÉVRIER 2014, QUELQUES RUES DU CENTRE DE CARACAS, VENEZUELA, DANS UNE MANIFESTATION DE SOUTIEN AU PRÉSIDENT NICOLÁS MADURO. PHOTO TOMAS BRAVO  REUTERS

Depuis le début du mois de février, des manifestations violentes ont fait « dix-sept morts et deux cent soixante et un blessés » au Venezuela, selon la procureure générale du pays, Mme Luisa Ortega Diaz. Mercredi 26 février, le président Nicolas Maduro – qui dénonce une tentative de coup d’Etat soutenue par Washington et des groupes paramilitaires proches de l’ancien président colombien Álvaro Uribe – a convié les différents secteurs de la société à une « conférence sur la paix ». Cette rencontre entre syndicats, patronat, partis et intellectuels devait participer au retour au calme.
Le Monde diplomatique
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LA POLICE DE CARACAS AFFRONTE DES PARTISANS DE
L'EXTRÊME-DROITE. PHOTO RODRIGO ABD (AP)
deux enseignements principaux se dégagent de cette crise. Tout d’abord, l’exaspération d’une grande partie de la population face aux difficultés économiques alimente un climat de défiance vis-à-vis du pouvoir. « Files d’attente interminables à l’entrée des magasins pour s’approvisionner en produits de base tels que lait, farine, huile ou papier toilette ; essor d’une économie parallèle où des vendeurs de rue proposent les mêmes biens à des prix prohibitifs. Si les Vénézuéliens souffrent de pénuries ponctuelles depuis déjà fort longtemps, l’aggravation du mal depuis le début de l’année a pris chacun au dépourvu », analysait le sociologue Gregory Wilpert dans notre édition de novembre 2013. A ces difficultés s’additionne celle de la corruption, endémique, ne serait-ce que parce qu’un système de double taux de change permet, par exemple aux « privilégiés qui ont accès au marché des changes officiel [d’]empoche[r] des bénéfices exorbitants en acquérant des marchandises au taux légal pour les revendre aux prix vertigineux du marché noir ».