09 juin, 2012

FAUT PAS SE TROMPER DE CASSEROLE

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LE 1ER DÉCEMBRE 1971, A EU LIEU
LA PREMIÈRE MANIFESTATION 
DITE « DES CASSEROLES VIDES » AU CHILI

par José Fort
     
MARCHE DITE «DES CASSEROLES 
VIDES» AU CHILI
Les manifestations à la casserole ont une histoire qu’il convient de rappeler, certains fidèles des réseaux sociaux mêlant les immenses démonstrations de Montréal aux minuscules concerts entendus ces derniers jours à Buenos Aires. La casserole comme instrument de protestation a été utilisée pour la première fois dans les beaux quartiers de Santiago du Chili après l’élection de Savador Allende.

LES CASSEROLES RESSURGISSENT EN ARGENTINE.
UNE FEMME FRAPPE SUR DES CASSEROLES LORS
D'UNE MANIFESTATION À BUENOS AIRES, EN ARGENTINE,
POUR PROTESTER CONTRE LES INÉGALITÉS ÉCONOMIQUES,
 JUIN 2012. PHOTO DANIEL GARCIA

En 1980, toujours à Santiago mais dans les quartiers pauvres, des concerts de casseroles retentirent pour dénoncer la dictature. Les casseroles furent utilisées au début des années 2000 en pleine crise économique en Bolivie, en Uruguay et surtout en Argentine. Plus près de nous, les Indignés espagnols ont fait de même. Nos amis québécois brandissent la casserole comme arme pacifique d’un mouvement parti de la révolte des étudiants pour exprimer désormais l’expression d’une société en colère. Les casseroles de Buenos Aires, c’est autre chose.

PHOTO  ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE
Dans des quartiers chics de la capitale argentine, des rassemblements de quelques centaines de personnes ont eu lieu, ces derniers jours, à la nuit tombée. Il s’agissait de protester contre la présidente Cristina Fernandez de Kirchner. Celle-ci, après avoir eu l’outrecuidance de remercier la multinationale pétrolière espagnole Repsol, vient d’adopter des mesures visant à réguler le marché des devises et l’inflation, à réformer la taxe foncière datant de cinquante ans permettant à un propriétaire d‘un hectare de terre fertile de régler la même facture qu’un locataire d’un 60 mètres carrés. La présidente Kirchner n’a rien d’une révolutionnaire échevelée. Elle mène simplement une politique s’attaquant parfois aux privilèges des grandes fortunes locales. Les femmes de la bonne société de Buenos Aires ont donc sorti les casseroles.

José Fort