25 décembre, 2008

L'ÉCRIVAIN HAROLD PINTER EST MORT

Harold Pinter, photo Associated Press
Harold Pinter, écrivain et dramaturge britannique, Prix Nobel de littérature en 2005, est mort à l'âge de 78 ans, mercredi 24 décembre.

Photo Dick Scott-Stewart 30/03/01
L'auteur souffrait d'un cancer de l'œsophage depuis 2002. La nouvelle a été transmise au quotidien britannique The Guardian par Antonia Fraser, sa seconde épouse. "C'était un grand homme et ce fut un privilège de vivre avec lui pendant plus de trente-trois ans. Il restera à jamais dans nos mémoires", a-t-elle déclaré au journal sans donner plus de précisions.

Auteur d'une trentaine de pièces de théâtre, Pinter était également poète, metteur en scène et auteur de scénarios. Né le 10 octobre 1930 dans le quartier populaire londonien de Hackney, fils d'un tailleur juif, il se lance dans la production théâtrale en 1957, avec La Chambre. L'année où il l'écrit, Pinter donne également L'Anniversaire et Le Monte-Plats, dans un autre registre. Ces trois pièces en un an font de lui un dramaturge, par surprise, a-t-il souvent dit par la suite.

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Photo Alan Davidson

Le premier succès retentissant de Pinter est Le Gardien, en 1960. Suivent La Collection, L'Amant, Le Retour, C'était hier, No man's land et Trahisons, qui lui apportent une renommée mondiale. En France, Roger Blin le fait découvrir, dès 1960, avec Le Gardien. Il collaborera à plusieurs reprises pour le cinéma, écrivant notamment les scénarios de La Maîtresse du lieutenant français et de L'Ami retrouvé. Le 13 octobre 2005, il reçoit le prix Nobel, devenant le deuxième Prix Nobel britannique après George Bernard Shaw.

Artiste et intellectuel engagé, il était, dans les années 1980, un infatigable critique de l'action du président américain Ronald Reagan et de sa contemporaine britannique, l'ancienne première ministre Margaret Thatcher. Plus récemment, Pinter avait tourné sa colère contre l'engagement de l'ONU au Kosovo, l'invasion américaine de l'Afghanistan et la guerre en Irak (2003), comparant Tony Blair à "un idiot plein d'illusions" et qualifiant George Bush de "criminel de guerre".