30 décembre, 2007

PLAN CONDOR: LE BRÉSIL PAS PRÊT À EXTRADER

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Rapport Hinchey sur les activités de la CIA au Chili :
Le Brésil a fait savoir mercredi qu'il n'avait reçu aucun demande officielle d'extradition dans le cadre de l'enquête par un juge italien sur le Plan Condor. Par ce plan, plusieurs dictatures militaires d'Amérique du Sud coordonnaient les opposants politiques dans les années 1970. La justice italienne, qui s'intéresse notamment au meurtre de 25 Italiens, a lancé un mandat d'arrêt international contre treize Brésiliens. Les autorités brésiliennes ont précisé que ceux-ci ne pouvaient être extradés pour être jugés à l'étranger.


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TÉLÉCOPIE AU GOUVERNEMENT DES ETATS-UNIS SUR LE «PLAN CONDOR»

L'opération ou Plan Condor (en espagnol : Operación Cóndor) est le nom donné à une campagne d'assassinats et de contre-terrorisme conduite conjointement par les services secrets du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay au milieu des années 1970. Les dictatures militaires alors en place en Amérique latine — dirigées à Santiago par Pinochet, à Asunción par Stroessner, à Buenos Aires par Videla, à Montevideo par Bordaberry, à Sucre par Banzer et à Brasilia par Geisel —, ont envoyé des agents secrets poursuivre et assassiner les dissidents politiques jusqu'en Europe (France, Italie, Portugal, Espagne...) et aux États-Unis (phase 3 de l'opération Condor, qui culmina avec l'assassinat de l'ancien ministre d'Allende, Orlando Letelier, en septembre 1976 en plein Washington D.C.). Diverses techniques de terreur étaient employées par les services secrets, allant de la noyade jusqu'à la transmission d'enregistrements sonores de cris de proches torturés aux « vols de la mort » au-dessus du Rio de la Plata. La terreur d'État visait explicitement les « guérilleros terroristes gauchistes » (Tupamaros en Uruguay, Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) au Chili, Montoneros en Argentine, etc.) au nom de la dite « doctrine de sécurité nationale », bien qu'elle ait en réalité touché n'importe quel « dissident potentiel » ainsi que leurs proches (famille et amis). L'État argentin a d'ailleurs pu justifier les actes de terrorisme commis au début des années 1980 en mettant en avant la «théorie des deux démons », qui prétendait mettre sur un pied d'équivalence les crimes commis par les juntes militaires et leurs escadrons de la mort avec la résistance des groupes armés de gauche.