09 novembre, 2007

Le XVIIe sommet ibéro-américain au Chili à la recherche de la cohésion sociale


Photos : Eduardo López
Le XVIIe sommet ibéro-américain, réunissant 22 chefs d'Etat et de gouvernement d'Amérique latine et de la péninsule ibérique, s'est ouvert jeudi à Santiago au Chili, avec pour thème central la recherche de la cohésion sociale dans une région particulièrement inégalitaire.

Le sommet a été ouvert jeudi en fin de soirée (23H30 GMT) par la présidente chilienne Michelle Bachelet dans le très chic club hippique de Santiago. L'hôte du sommet a accueilli chaleureusement le chef de l'Etat argentin, Nestor Kirchner et son épouse, Cristina, la première présidente élue du pays voisin.

Le secrétaire général ibéro-américain, Enrique Iglesias, a appelé les pays de la région à "promouvoir une croissance économique sans exclusion" tandis que le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a souligné l'importance de la cohésion sociale, un élément "fondamental pour créer des sociétes stables, justes, sûres et tolérantes".

Outre le président cubain, Fidel Castro, toujours en convalescence, le grand absent de la cérémonie a été le bouillant président vénézuélien, Hugo Chavez, qui a du retarder son arrivée de quelques heures à cause de tensions dans son pays.

Les autorités universitaires de Caracas ont accusé jeudi M. Chavez d'incitation à la violence, au lendemain d'une attaque au cours de laquelle quatre étudiants ont été blessés par balles sur un campus.

Le président vénézuélien, qui est engagé dans une médiation d'échanges d'otages aux mains de la guérilla colombienne des FARC (Forces armées révolutionnaires colombiennes), a indiqué qu'il comptait bien rencontrer à l'occasion du sommet son homologue colombien, Alvaro Uribe.

Les dirigeants de l'espace ibéro-américain se réunissent vendredi et samedi en présence du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et du roi d'Espagne Juan Carlos pour rechercher des moyens concrets pour renforcer la cohésion sociale. L'Amérique latine demeure la championne des inégalités et 40% des 220 millions d'habitants des 19 pays d'Amérique latine participant à ce sommet vivent en dessous de la ligne de pauvreté.

Cette réunion souligne à nouveau les divergences entre le bloc des pays se réclamant d'une gauche anti-libérale (Venezuela, Bolivie, Equateur, Cuba et Nicaragua), les pays de gauche ou centre gauche plus traditionnels (Brésil, Chili, Argentine, Uruguay) et les tenants du libéralisme sans complexe comme le Pérou et la Colombie.

En marge du sommet, les dirigeants latino-américains devraient tenter de régler des contentieux régionaux.

Ce sommet ibéro-américain permet à l'Espagne, qui participe très largement à son financement, de renforcer ses liens avec la plupart de ses anciennes colonies. L'Espagne est l'un des plus gros investisseurs en Amérique latine, une région qui connait une croissance moyenne qui dépasse les 5%.

Les présidents Hugo Chavez (Venezuela), Evo Morales (Bolivie), Rafael Correa (Equateur), Carlos Lage (Cuba) et Daniel Ortega (Nicaragua) se retrouveront samedi pour prendre la parole au "forum des peuples", une sorte de contre-sommet anti-libéral.

L'Andorre, l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, Cuba, l'Equateur, le Salvador, l'Espagne, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Nicaragua, le Panama, le Paraguay, le Pérou, le Portugal, la République Dominicaine, l'Uruguay et le Venezuela participent à ce XVIIe sommet.