22 février, 2007

FAMILLES DES VICTIMES SALUENT LE PROCÈS CONTRE 17 PROCHES DE PINOCHET

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VIVIANA ELISA DÍAZ CARO
L'Association des familles de détenus et de disparus sous la dictature d'Augusto Pinochet "apprécie énormément" l'ouverture prochaine d'un procès ordonné mercredi par la Justice française contre 17 proches de l'ancien homme fort du Chili aujourd'hui décédé.


"J'apprécie énormément ce qui est en train d'être fait, c'est très important", a déclaré mercredi à l'AFP Mme Viviana Diaz, la vice-présidente de l'Association.

"Je suis très contente de ces démarches pour juger tant de personnes qui possèdent des réponses sur ce qui s'est passé" pendant la dictature de Pinochet (1973-1990), a-t-elle ajouté.

Mme Diaz espère que le procès décidé par la juge d'instruction française Sophie Clément "va contribuer à ce que d'autres pays qui ont des citoyens détenus et disparus dans notre pays fassent la même chose".

Aucune réaction dans l'entourage des accusés, toutefois selon un source qui ne souhaite pas être citée "les tribunaux français n'ont pas l'autorité de juger des chiliens pour de supposés délits commis sur le territoire chilien.

Les 17 proches du général Pinochet, parmi lesquels l'ancien chef de la police secrète le général Manuel Contreras, seront jugés à Paris en leur absence pour la disparition de quatre ressortissants français entre 1973 et 1975.

M Contreras purge actuellement une peine de quinze années de prison.

Parmi les accusés, figure l'ancien commandant de la garnison militaire de Santiago, le général Herman Brady Rocha. Atteint d'une maladie neurologique, l'ex-général a indiqué mercredi à l'AFP à propos de l'ouverture d'un procès en France contre d'anciens proches de Pinochet "qu'il était éloigné de tout et qu'il n'était pas au courant de ce qui se passait en France".

Le général Pinochet est mort à Santiago le 10 décembre 2006, à l'âge de 91 ans, sans jamais avoir été condamné ni pour les dossiers des droits de l'homme ni pour les délits liés à ses comptes secrets aux Etats-Unis ou dans d'autres pays.

Trois mille personnes sont mortes ou disparues pendant la dictature chilienne.

Cette annonce d'un procès en France contre 17 proches de l'ex-général Pinochet a provoqué pour le moment peu de réactions au Chili où février est le mois traditionnel des congés pour les magistrats et les avocats.